1950-1952

Albert Molini, président

Après les belles années de la Ligue Provinciale Indépendante, la ligue obtint le statut de membre du baseball organisé et fut reconnu comme une ligue de calibre C pour la saison 1950. Au début, cela changea peu de choses. Bien sûr, les déserteurs des ligues majeures avaient quitté, mais la ligue resta une terre d’accueil pour les noirs et les latino-américains faisant leurs débuts dans le baseball professionnel.

Deux Portoricains devinrent des étoiles de la ligue, soit le rapide Carlos Bernier et le lanceur Ruben Gomez, tous deux avec St-Jean. Drummondville compensa la perte de ses nombreuses vedettes des ligues majeures en gardant l’excellent voltigeur Vic Power, un autre Portoricain. Après avoir manqué de justesse le championnat des frappeurs de la ligue en 1949, il frappa pour ,334 en 1950 avec 105 points produits en autant de matchs, à l’âge de 19 ans seulement. Les Yankees achetèrent pour 10,000$ le contrat de Power à la fin de la saison 1950. Après trois saisons où il frappa pour .294, .331 et .349 dans les mineures, sans avoir de chances avec les Yankees, bien pourvus au champ extérieur, il fut finalement échangé aux A’s de Philadelphie et devint un joueur tout-étoile dès 1955.

Drummondville signa à la fin de la saison 1950 le voltigeur cubain John Davis, qui donna à la ligue probablement les trois semaines offensives les plus remarquables de son histoire, alors qu’il frappa pour ,441 avec 8 circuits et 24 points produits en 18 matchs.

L’année 1951 ramena les franchises de Québec et Trois-Rivières au bercail, les deux faisant le saut à partir de la CanAm, donnant à la ligue 8 équipes.

Un autre pas dans l’histoire du baseball noir fut franchi au Québec en 1951, alors que Farnham nomma le premier gérant noir du baseball organisé: Sam Bankhead. On ajoute aussi plusieurs joueurs Afro-Américains à l’équipe, dont Bob Trice, Al Pinkston et Josh Gibson Jr, le fils de la légende des Negro Leagues. L’intégration se passa très bien, aucun incident n’étant signalé. Côté baseball par contre, la saison est désastreuse. Malgré de belles performances du lanceur Humberto Robinson et du voltigeur Joe Taylor, l’équipe finit à 21 matchs de la tête.

À Drummondville, John Davis joua toute la saison et frappa pour ,347 avec 31 circuits et 116 points produits. L’ancien joueur étoile de la Ligue Américaine, le premier-but George McQuinn, frappa pour ,301 tout en dirigeant l’équipe de Québec. Al et Danny Gardella finirent leur carrière de façon misérable avec Trois-Rivières, alors que Frank Gravino de St-Jean claqua 42 longues balles, un record de la Ligue Provinciale.

Parmi les jeunes joueurs en route pour les ligues majeures en 1951, on trouvait le voltigeur Hector Lopez, de St-Hyacinthe, qui a participera à cinq Séries Mondiales avec les Yankees, les receveurs Roger McCardell de Québec et Valmy Thomas de St-Jean, les deux se joignant aux Giants, ainsi que les lanceurs Georges Maranda, Connie Johnson et Carlton Willey. Maranda, natif de Lévis, a été un des rares Québécois à se servir de Ligue Provinciale comme tremplin vers les ligues majeures. Johnson, un ancien des Negro Leagues, retira 172 frappeurs au bâton pour St-Hyacinthe, un record de la ligue.

L’équipe sherbrookoise, menée par Rolan Gladu et les puissants Claro Duany et Silvio Garcia, qui avait finit deuxième en 1950 avant de  s’incliner en finale devant St-Jean, domina la saison 1951, remporta le championnat de la saison régulière et des séries. Le lanceur Ray Brown, élu à Cooperstown pour sa carrière dans les Negro Leagues, a eu sa seule expérience dans le baseball professionnel intégré avec cette équipe. Toutefois, le stade de Sherbrooke brûla dans les heures suivant la conquête du championnat en 1951, empêchant l’équipe de participer à la ligue en 1952, marquant ainsi la fin d’une époque. Gladu et Brown iront terminer leurs carrières dans la ligue Laurentienne.

La plupart des vedettes de 1951 revinrent pour la saison 1952, incluant Pinkston, Taylor, Trice, Lopez, McCardell, Maranda, Robinson et McQuinn, mais sans Sherbrooke et Farnham, devenu une trop petite ville pour pour la ligue.

Pinkston et Taylor formèrent un des plus puissants duos de l’histoire du circuit, Pinkston remportant la triple couronne, exploit réussi seulement par Sylvio Garcia de Sherbrooke en 1950. La ligue accueillit aussi deux brillants jeunes joueurs, le joueur de champ intérieur de Québec, Ed Charles, et le premier-but Julio Becquer de Drummondville.

Les changements commencèrent à se faire sentir partout dans la ligue. Alors que les équipes des ligues majeures payaient les uniformes et les salaires, diminuant grandement le fardeau financier, ces équipes exigeaient qu’on fasse jouer leurs jeunes joueurs sur une base régulière. On changeait aussi beaucoup plus souvent les alignements, les joueurs ne restant que très rarement deux ans dans la ligue. Remporter des championnats et divertir la foule devinrent des objectifs bien secondaires. Les assistances diminuèrent, la ligue ayant à compétitionner contre des sources de divertissement de plus en plus nombreux, notamment la télévision.

Quand Sherbrooke reviendra dans la ligue en 1953, affilié aux Indiens de Cleveland, la transformation sera complétée.


After the golden age of the ‘independent’ Provincial League, the league joins Organized Baseball as a Class C league for the 1950 season. At first, few things changed. Of course, Mexican League jumpers were gone, but the league remained a prime choice for African-American and Latino-American players debuting in pro baseball.

Two Puerto Ricans became stars : fleet-footed Carlos Bernier and pitcher Ruben Gomez, both with St. Jean. Drummondville compensated the loss of its major league stars by keeping top prospect outfielder Vic Power, another Puerto Rican. After just missing on the batting title in 1949, he hit for .334 in 1950 with 105 RBI in as many games, at only 19 years old. He would be sold to the Yankees for $10,000 at the end of the season. After 3 successful years on the farm without reaching New York, he was traded to the Philadelphia A’s where he was an all-star as early as 1955.

At the end of the 1950 season, Drummondville signed Cuban outfielder John Davis, who offered what might have been the most memorable three weeks of offensive display, hitting for .441 with 8 homeruns and 24 RBI in 18 games.

The 1951 season brought back Québec and Trois-Rivières to the league, the two making the jump from the CanAm league, giving the league 8 teams.

Another step in baseball integration happened in Québec in 1951, as Farnham made Sam Bankhead the first African-American manager in Organized Baseball. The team was built around African-American players, including Bob Trice, Al Pinkston and Josh Gibson Jr., son of the Negro Leagues legend. While no incidents were reported, the team was not very succesful on the field, finishing 21 games out, even with good years from pitcher Humberto Robinson and from outfielder Joe Taylor.

In Drummondville, John Davis had the chance to play a full season and hit .341-31-116. Former American League star George McQuinn hit .301 as player manager of the Quebec Braves, while Al and Danny Gardella struggled as they were finishing their careers in Trois-Rivières. Frank Gravino hit a record 42 homeruns for St. Jean

Among the younger players on their way to the majors in 1951, we find outfielder Hector Lopez of St. Hyacinthe, who will play in 5 World Series with the Yankees, catcher Roger McCardell (Québec) and Valmy Thomas (St. Jean), as well as pitchers Georges Maranda, Connie Johnson and Carl Willey. Maranda, from Lévis QC, is one of the few local players to have successfully used the Provincial as a first step towards the major leagues. Johnson, formerly of the Negro Leagues, struck out 172 hitters for St-Hyacinthe, a league record.

The Sherbrooke team, led by Roland Glady and the powerful duo of Claro Duany and Silvio Garcia, who had finished second in 1950 before losing the finals to St. Jean, won both the pennant and the playoffs in 1951. Pitcher Ray Brown, elected to Cooperstown for his career in the Negro Leagues, had his only pro experience in integrated baseball with the team. However, the Sherbrooke stadium burns to the ground hours after their 1951 championship, forcing them to sit out the 1952 season, and signaling the end of an era. Gladu and Brown will move out of the Provincial League and join the Laurentian League, previously one of its feeder leagues.

If Farnham, now too small of a town, followed Sherbrooke out of the league, most of the 1951 stars were back in 1952, including Pinkston, Taylor, Trice, Lopez, McCardell, Maranda, Robinson and McQuinn.

Pinkston and Taylor, now with St. Hyacinthe, formed a dynamic duo, with Pinkston joining Silvio Garcia in 1950 has a Triple Crown winner. St. Hyacinthe barely edged Quebec for the 1952 pennant, but lost to them in the deciding game of the playoffs. New prospects joining the league include infielder Ed Charles with the champions and first-baseman Julio Becquer with Drummondville. 

But prospects were more and more the raison d'être of the league, as more and more teams became affiliated to the major leagues. If the parent team paid for uniforms and salaries, it came with strings attached, notably requirements to play green rookies on a regular basis. Roster turnovers became more frequent, as successful players moved up. Playing veterans with no MLB future became less frequent, as winning championships became a secondary objective. The changes did not go well with fans, as crowds shrunk, amid a variety of factors, including the spread of television.

When Sherbrooke came back to the league in 1953, affiliated to the Cleveland Indians, the transformation was complete.

Photo ci-haut: Ray Brown et Roland Gladu, Sherbrooke, 1950.